jeudi 6 mars 2014

Lettre de Monsieur Jacques Brillot,
adressée à tous les candidats aux élections municipales de Bougival

Alexis de Tocqueville
par Théodore Chassériau
Lettre publiée avec son accord.
" C'est pour avoir lu, il y a peu dans l'un des documents reçus des quatre candidats, dont vous êtes, aux municipales de mars ; « il ne s'agit pas de se présenter contre telle ou telle liste » que je me permets d'adresser à chacun de vous quelques remarques et suggestions.

En effet, bien que vus de loin et comme probablement dans la majorité des communes, il semble bien que les conseils municipaux ne soient pas des endroits où la Démocratie s'exerce pleinement.
Par ce mot j'entends ce que décrit Tocqueville puis, plus récemment, Raymond Boudon, comme mode de gouvernement si souvent proclamé, si rarement appliqué.
Or, l'intérêt général, le bien public, ces objectifs sincèrement invoqués par la plupart d'entre vous, ne peuvent être atteints sans recourir au débat où majoritaires et minoritaires, partisans et adversaires d'un projet ont la possibilité d'intervenir tous, pendant des temps comparables.
Ces attentes impliquent le respect dû à toutes et à tous quelles que soient leurs opinions, leur parti et/ou leurs orientations.
Si, comme je le crains, ce n'est pas le cas, les réunions des conseils se transforment trop souvent en monologues voire en oligarchies.
En d'autres termes, serait-il extravagant de demander à l'ensemble des candidats de notre commune d'introduire dans leurs programmes l'engagement ferme et certain d'appliquer ces principes quel que soit le résultat de cette élection ? Bien entendu, cela concerne plus particulièrement les futurs "majoritaires".
Ainsi, grâce à cette initiative largement diffusée, Bougival pourrait se montrer exemplaire.
Quant à ceux qui diraient que, par exception, la commune dont ils ont ou briguent la responsabilité n'est pas concernée, on pourrait faire remarquer que vérité ou réalité, justice ou équité et solidarité sont les points cardinaux de l'action en politique comme dans la vie d'ailleurs, ce qui exclut ce genre de déni.
Pour finir, sans grandiloquence déplacée, à ceux qui se questionneraient sur le sens de la (leur) vie, il pourrait être bon de répondre que, selon quelques sages, notre unique raison d'être ici-bas serait de « favoriser le ou participer au meilleur développement physique, mental, intellectuel, affectif voire spirituel du plus grand nombre ».
Pardon pour ces longueurs. Merci pour votre attention.
En espérant que ces sollicitations soient acceptables, mes salutations se veulent bien cordiales. "

Jacques Brillot, né en 1925


Cher Monsieur Brillot,

Je ne crois pas qu'on vous ait vu à nos conseils municipaux, mais c'est drôle comme certains de vos propos, certaines de vos 'suggestions', résonnent à mes oreilles, et comme vous me semblez instruit de nos séances.
Pour être honnête, non, je ne vous dirai pas, à vous, sage et humaniste, que l'on nous empêche de nous exprimer, ni que l'on limite vraiment notre temps de parole (en tous cas pas le nôtre) dans cette instance. Nous écouter, oui, mais nous entendre... Et que dire des invectives et du mépris réciproque palpable entre listes de droite...
Et pourtant, ne s'enrichit-on pas des idées des autres ?

Aussi, ai-je envie de vous emboîter le pas.
Je m'engage donc, si je suis élu maire, à donner la parole aux minorités autant qu'elles le souhaiteront (si elles n'en abusent pas, évidemment, pour en faire une stratégie d'entrave aux décisions et à l'action).
J'inviterai également mon équipe, adjoints et simples conseillers, à s'exprimer dans toute discussion d'intérêt pour elle... ce que l'on a très rarement vu pendant le mandat qui s'achève.

Nous mettrons également en place un forum d'échanges des Bougivalais avec le maire et les les élus du conseil municipal, comme indiqué dans notre article Faire vivre la démocratie locale.

Sincères salutations,

Laurent Brugeilles


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